À St-Saph’


14 décembre 2013

Ici le lac ressemble à la mer
Les montagnes disparaissent parfois
Sous une brume millénaire
Sous un long manteau de froid

Ici les hommes pas peu fiers
Livrent à la vigne un combat
Pour mettre un éclair de lumière
Sur la robe de cette liqueur-là

Celle que l’on boit quand vient le soir
Quand se racontent les histoires
Gorgées de soleil
Celle que l’on boit
Quand on ne pense plus à rien
Qu’à cet arôme, à ce parfum
Et advienne que pourra

Sommeillant entre ciel et pierre
Il flotte en ce village vaudois
Encore un parfum d’après-guerre
De Jean Villard et de Chasselas

Assis à l’Auberge de l’Onde
Les hommes un instant semblent frères
Paressant à l’abri de ce monde
Patron sers-nous encore un verre !

Celui que l’on boit, que l’on tient dans nos mains
Comme la coupe de tous les saints
Même si on n’y croit plus
Dieu on n’y croit plus
Depuis qu’en un jour de colère
L’envoya grêle et tonnerre
Et nos récoltes, il dévasta

C’est la nature on ne peut rien contre ça

Ici le lac joue à la mer
Le ciel s’y noie déjà
Et cette beauté millénaire
Aucun dieu, aucun roi
Ne la tiendra prisonnière

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